Poursuivre des études afin d’obtenir des diplômes

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Poursuivre des études afin d’obtenir des diplômes

Q : Parmi les choses qui se propagent chez les étudiants, dans les facultés et instituts scientifiques surtout, on entend ces propos : « La science a disparu avec les savants d’antan, et plus personne ne recherche la science dans les instituts scientifiques si ce n’est pour obtenir des diplômes ou dans un but matériel. » Comment pouvons-nous répondre à ces gens-là ? Qu’en est-il du fait de rassembler les deux intentions : rechercher les biens matériels et les diplômes d’une part, et rechercher la science afin d’en tirer profit soi-même et en faire profiter la société dans laquelle nous vivons ?


R : Ces dires ne sont pas justes, et il ne convient pas de tenir de tels propos, car quiconque dit : « Les gens vont à leur perte » est le plus perdu d’entre eux.

Mais il convient plutôt d’encourager et d’inciter les gens à la recherche de la science, de s’y consacrer, et d’endurer et de patienter dans cette voie. De même, il convient d’avoir une bonne opinion des étudiants, sauf ceux qui sont connus pour avoir dévié de cette voie.

Lorsque Mu’âdh vit la mort approcher – comme cela a été rapporté – il conseilla à ses proches de rechercher la science en disant : « La science et la foi sont en un lieu connu : quiconque les recherche les trouvera. », c’est-à-dire qu’ils se trouvent dans le Livre d’Allah et la Sunna de Son honnête Prophète, prière et salut d’Allah sur lui. Mais le fait est que le savant quitte ce bas monde avec sa science. Ainsi, la science disparaît avec la disparition des savants. Cependant, il ne cessera d’exister – la louange est à Allah – un groupe victorieux de personnes dans la vérité.

C’est pourquoi le Prophète, prière et salut d’Allah sur lui, a dit :

« Allah ne fait pas disparaître la science en la retirant des poitrines des hommes, mais il la fait disparaître par la mort des savants. Jusqu’au jour où il n’y aura plus de savants et alors les gens mettrons à leur tête des ignorants qui seront questionnés et qui répondront sans science. Ils s’égareront et égareront les autres. »1

C’est de cela qu’il faut avoir peur. Il faut craindre que des ignorants se présentent pour décrocher un poste dans la Fatwa et l’enseignement, ils s’égareront alors et égareront les gens. Nous craignons que le fait de dire : « La science a disparu et il ne reste plus que telle et telle chose » risque de décourager certaines personnes, bien que cela ne décourage pas le studieux et le clairvoyant, qui se sentiront plutôt encouragés afin de combler le vide.

La personne intelligente et sincère, véridique et clairvoyante ne sera pas découragée par ces paroles, mais continuera à aller de l’avant et à fournir des efforts, à persévérer, à apprendre et à s’empresser, en raison du grand besoin de science, et afin de combler le prétendu vide de ceux qui disent : « Il ne reste plus personne. » Alors qu’en réalité, et même s’il est vrai que la science a diminué et que la plupart des savants ont disparu, et bien – et la louange est à Allah – il ne cessera d’exister un groupe victorieux dans la vérité, comme l’a dit le Prophète, prière et salut d’Allah sur lui :

« Un groupe de ma communauté ne cessera d’être victorieux dans la vérité ; ceux avec qui ils divergent ou ceux qui les trahissent ne leur causeront aucun tort, jusqu’à ce que l’ordre d’Allah arrive (le Jour du Jugement). »2

Il nous faut donc fournir des efforts dans la recherche de la science et encourager les gens à le faire. Nous devons aussi nous soucier de combler le vide, et de remplir ce devoir dans notre pays et dans les autres, par application des preuves religieuses qui incitent à cela, par souci de rendre service aux musulmans et de les instruire. Il faut aussi encourager les gens à la sincérité, et à la véracité dans la recherche de la science.

Quant à celui qui veut obtenir un diplôme afin de pouvoir transmettre la science plus facilement, et inviter les gens au bien, il a bien fait. Et s’il recherche les biens matériels afin de se fortifier, il n’y a pas de mal à ce qu’il étudie, afin d’apprendre et obtenir le diplôme, qui l’aidera à transmettre la science et à faire que sa science soit acceptée par les gens. De même, il n’y a pas de mal à ce qu’il touche le salaire qui l’aidera dans cette mission, car si ce n’était avec l’aide d’Allah, puis avec l’aide de l’argent, beaucoup de personnes ne pourraient apprendre et transmettre la Da’wa. L’argent aide donc le musulman à rechercher la science, à subvenir à ses besoins et à transmettre la science aux gens.

Lorsqu’Umar, qu’Allah l’agrée, se vit octroyer certaines responsabilités, le Prophète, prière et salut d’Allah sur lui, lui donna une certaine somme qui allait lui permettre de mener sa tâche à bien. ‘Umar protesta : « Donne-là à plus pauvre que moi ! » Le Prophète, prière et salut d’Allah sur lui, répondit :

« Prends-la comme enrichissement ou donne-la en aumône. Et si une somme de la sorte te revient alors que tu ne t’y attendais pas et que tu ne la demandais pas, prends-la. Sinon, ne la recherche pas. »3

Le Prophète, prière et salut d’Allah sur lui, a donné de l’argent aux nouveaux musulmans pour les encourager à aimer l’islam par ce moyen, jusqu’à ce qu’ils entrèrent dans la religion d’Allah en masses. Si cela avait été interdit, il ne leur aurait rien donné. Or, il leur a donné avant et après la reconquête de la Mecque (Al-Fath).

Le jour de la victoire, il donna à certaines personnes des troupeaux de cents chameaux, et il donnait comme donnerait une personne qui ne craint pas la pauvreté – qu’Allah le bénisse et le salue – afin de les encourager à aimer l’islam et de les inviter à adopter cette religion.

Enfin, Allah, exalté soit-Il, a donné aux nouveaux musulmans un droit sur la Zakât. Il y a un droit pour eux sur le Trésor Public des musulmans (Bayt ul-Mâl), de même que pour les enseignants et les juges, et autres musulmans, et Allah se charge d’octroyer l’aide.


Cheikh Ben Baz

Revue des Recherches Islamiques, n°47, page 157-160.

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1 Rapporté par Al-Bukhârî, chapitre de la science, n°100.

2 Rapporté par Muslim Chapitre du gouvernement, n°1290.

3 Rapporté par Al-Bukhârî, chapitre de la Zakât n°1473 et Muslim, chapitre de la Zakât, n°1045.

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