Le fait de critiquer les gouvernants du haut du Minbar

Le fait de critiquer les gouvernants du haut du Minbar

Q : Cela fait-il partie de la méthodologie des Pieux Prédécesseurs que de critiquer les gouvernants du haut du Minbar ? Et quelle est la méthodologie des Pieux Prédécesseurs pour conseiller les gouvernants ?

R : Cela ne fait pas partie de la méthodologie des Pieux Prédécesseurs de dévoiler les défauts des dirigeants et de les évoquer du haut du Minbar, car cela mène au désordre, à ne plus les écouter et leur obéir dans le licite, et cela amène à la pagaille qui nuit et qui ne profite pas. La méthode suivie par les Pieux Prédécesseurs, c’est de conseiller le gouvernant en privé, de lui écrire ou de parler aux savants qui sont en contact avec lui, pour qu’ils l’orientent vers le bien.

Réprouver le blâmable doit se faire sans citer celui qui en est l’auteur : on réprouve l’adultère, l’alcool, l’intérêt, … sans évoquer le nom de celui qui l’accomplit. Il suffit de dénoncer les actes de désobéissance et de prévenir contre elles, sans mentionner qu’untel l’a accompli, qu’il soit gouvernant ou non.

Lorsque des désordres apparurent au temps d’Uthmân, certaines personnes dirent à Usâma ibn Zayd, qu’Allah soit satisfait de lui : « Tu ne réprimandes pas ‘Uthmân ? » Il dit : « Je ne le réprimande pas en public, mais je le réprimande en tête-à-tête, et je n’ouvre pas la porte du mal aux gens. »

Et lorsque le mal se répandit à l’époque d’Uthmân, qu’Allah soit satisfait de lui, et qu’ils le blâmèrent en public, le désordre fut complet, ainsi que la lutte fratricide et l’anarchie, qui n’ont pas cessé depuis ce jour jusqu’à notre époque. Ce désordre mena ce qui se produisit entre ‘Alî et Mu’âwiyya, puis au meurtre d’Uthmân et d’Alî à cause de cela, ensuite à la mort d’un grand nombre de Compagnons et d’autres qu’eux à cause de la réprobation publique et le rappel des défauts en public. Ceci eut comme conséquence que les gens haïrent leurs gouvernants et ils les tuèrent. Nous demandons à Allah qu’Il nous en préserve.

Cheikh Ben Baz.

Huqûq ar-Râ’î wa ar-Râ’îya, pages 27 et 28.

http://www.fatawaislam.com/index.php?option=com_content&task=view&id=708&Itemid=942

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