La divergence des savants

Q : Je suis un étudiant en premier cycle de la faculté de Sharî’a (loi islamique), et nous sommes souvent confrontés à des questions sujettes à divergence. Il arrive parfois que l’avis qui prévaut soit en contradiction avec les dires des savants d’aujourd’hui, ou qu’il n’y ait pas du tout d’avis qui prévale ; nous sommes alors complètement déconcertés. Que devons-nous faire face aux questions sujettes à divergence ou bien lorsque les gens nous pose des questions ? Qu’Allah vous récompense.

R : La question posée ne concerne pas seulement l’étudiant en sciences islamiques mais englobe chacun de nous qui, lorsqu’il voit la divergence des savants au sujet d’une fatwa, se retrouve déconcerté. Mais en vérité, il n’y a rien de déconcertant, car lorsque les fatwas diffèrent, le musulman se doit de suivre celui qu’il pense être le plus proche de la vérité, selon l’étendue de ses connaissances, et de la force de sa foi. De la même façon que, lorsqu’une personne tombe malade et que deux médecins divergent, elle adoptera les conseils de celui qu’elle pense avoir l’avis le plus raisonnable dans la description du médicament adéquat. Mais lorsque les deux choses sont du même niveau, c’est-à-dire que la personne ne penche ni pour un savant ni pour l’autre, certains savants ont dit qu’il faut suivre le plus stricte des deux par mesure de précaution. D’autres ont dit qu’il faut suivre l’avis le plus facile pour lui, car c’est une règle dans la loi islamique. D’autres encore ont dit : « Il choisit entre les deux avis. »

Mais l’avis prépondérant est de suivre le plus facile, car cela correspond à la facilité de la religion islamique, selon la parole d’Allah, Béni et Exalté soit-Il :

« Allah veut pour vous la facilité, Il ne veut pas la difficulté pour vous. »[1]

et Sa parole :

« Et Il ne vous a imposé aucune gêne dans la religion. »[2],


mais aussi selon les propos du Prophète, prière et salut d’Allah sur lui :

« Facilitez les choses et ne les rendez pas difficiles »[3]


car la règle de base est d’agir selon ce que l’on croit être correct pour dégager sa responsabilité devant Allah et par acquit de conscience (Barâ’at udh-Dhimma) jusqu’à ce que l’on puisse apporter la preuve du contraire. Cette règle s’applique pour les personnes qui ne peuvent atteindre la vérité d’elles-mêmes. Par contre, si elles le peuvent, comme l’étudiant en sciences islamiques qui peut lire ce qui a été dit sur la question et ainsi faire prévaloir l’avis qu’il considère être le bon en fonction des preuves religieuses qu’il détient, alors dans ce cas-là, il est obligatoire de faire des recherches et de lire afin de connaître le plus juste des avis sur lesquels les savants ont divergés.


· Cheikh Otheimine, Kitâb ud-Da’wa, page 45-47.

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[1] La Vache, v. 185.

[2] Le Pèlerinage, v. 78.

[3] Rapporté par Al-Bukhârî, chapitre de la science, n°69.

http://www.fatawaislam.com/index.php?option=com_content&task=view&id=1182&Itemid=41