Questions & Réponses concernant
La Prière des 2 fêtes
du cheikh Mouhammad ibn Saleh el 'Outhaymine
-Qu'Allah lui fasse Miséricorde-
1° / Doit-on faire « al Adhan » (Le Grand Appel à la prière) et « al Iqama » (Le petit appel à la prière) pour la prière de la fête (al ‘aïd) ? Non, pour la prière de la fête il n’y a ni Ahdan, ni Iqama, comme le prouve la Sounnah, mais certains savants- qu’Allah leur fasse miséricorde- ont dit : « Il faut y appeler de la sorte : As-Salât Jâmi’a» ; Mais
aucune preuve ne crédite ces paroles, c’est donc une parole faible.
Tout comme on ne peut la comparer par analogie avec la prière de l’éclipse, car une éclipse peut se produire alors que les gens ne s’en rendent même pas compte, contrairement à la prière de la fête. Donc la Sounnah est de ne pas faire al Adhan en cette occasion, ni non plus al Iqama, ni même d’y appeler par « as-Salât Jâmi’a », mais les gens s’y rendent, et quand l’imam se présente, ils prient après quoi ils assisteront au prône.
2°/ Est -il considéré comme Sounnah pour l’imam de faire son prône sur le Minbar (la chair), le jour de la fête ? Oui, certains savants considèrent que c’est une Sounnah. En effet, d’après un Hadith de Jabir-qu’Allah l’agrée-, le Prophète –prières et bénédictions d’Allah sur lui- a fait un prône aux gens puis Jabir a dit :
« Ensuite il est descendu et alla voir les femmes » ; les savants en ont donc déduit que l’on ne pouvait descendre que d’un endroit élevé. Mais d’autres savants considèrent qu’il vaut mieux ne pas faire le prône en étant sur le Minbar, mais de toute façon la question est assez large (pour contenir tous les avis.)
3°/ Quelle est la sagesse dans le fait de ne pas emprunter les mêmes chemins le jour de la fête ? (C’est à dire : prendre un chemin pour aller à la prière du ‘yd et prendre un autre chemin pour le retour) La sagesse, à mon avis est de suivre le messager–prières et bénédictions d’Allah sur lui-, car
cet acte fait parti de la Sounnah. Et parmi les sagesses également, il y a le fait de laisser apparaître le rite et la cérémonie de la prière de la fête à travers tous les marchés du pays. Parmi les sagesses aussi, le fait de rendre visite à ceux qui se trouvent dans les marchés que ce soit les pauvres ou autre pour les pauvres et ceux qui se trouvent dans les marchés.
Et les deux chemins empruntés témoigneront en faveur de l’individu le Jour du jugement. 4°/ Doit-on rattraper la prière de la fête si on l’a ratée ? Ce qui est juste est que l’on n’a pas à la rattraper, et celui qui aurait raté la prière de la fête alors elle ne lui incombe plus, contrairement à la prière du vendredi, car celui qui la rate doit prier le Dhohor. Et la différence entre les deux est que la prière du Dhohor est une prière qui a un temps précis, alors si l’individu ne peut pas faire la prière du vendredi, il lui incombera de prier celle de Dhohor ; Alors que la prière de la fête, est une prière qui ne se fait qu’en groupe, si l’individu manque l’assemblée qui prie, il ne devra donc pas la rattraper.
5°/ Quelle est la Sounnah pour la priere de la fête ? Prier à la mosquee ou dans le désert? Mais si cela est Sounnah de la faire dans le désert, et bien le pays ne cesse de s’étendre, alors à chaque fois que l’on adopte un « moussala » (endroit de prière), les constructions l’envahissent de toute part, on ne se croirait plus dans le désert ? La Sounnah quant à la prière de la fête est de prier dans le désert comme le fit le Prophète, mais si le pays s’étend, il faut alors adopter un autre « Moussalla » dans le désert, mais si le « Moussalla » n’est pas déplacé il n’y a aucun mal, car le fait qu’il soit dans le désert n’est pas une obligation, mais plutôt recommandé.
6°/ Qu’en est-il des « takbirat » (c’est-à-dire : Le fait de dire « Allahou Akbar ») en plus dans la prière de la fête et du fait de lever les mains en le disant ? Les « Takbirat » supplémentaires sont une Sounnah,
si l’individu les fait, il en sera récompensé mais s’il ne le fait pas il ne lui en sera pas tenu grief, mais il ne faut pas les délaisser afin de pouvoir différencier la prière de la fête des autres prières. Quant à ce qu’il faut dire entre les « Takbirat », les savants ont dit qu’il fallait louer Allah et prier sur le Prophète–prières et bénédictions d’Allah sur lui-, mais si l’individu ne le fait pas, encore une fois, il n’encoure rien ; Quant au fait de lever les mains en disant chaque « Takbir », ceci est une Sounnah également.
7°/ Que faire si la fête coïncide avec le vendredi ? Dans ce cas-là il faut effectuer la prière de la fête et celle du vendredi, comme le faisait le Prophète–prières et bénédictions d’Allah sur lui-. Puis
ceux qui ont assisté à la prière de la fête peuvent être dispensés d’être présents à la prière du vendredi, par contre ils devront prier le Dhohor, car c’est une prière prescrite à ce moment là, et on ne peut la délaisser. 8°/Que faire si j’arrive au moment où l’imam prie et est en train de faire les « takbirat » en plus, dois-je rattraper ce que je n’ai pas fait, que dois-je faire sinon ? Si tu arrives alors que l’imam fait les « Takbirat », alors fait le « Takbir al Ihram » [le Takbir de la sacralisation marquant le début de la prière], puis suis l’imam pour le restant de la prière ; quant à
ce que tu as manqué il ne t’incombe pas de le rattraper. 9°/ Comment la législation considère-t-elle les souhaits de vœux pour le jour de la fête, et y a t-il une manière précise de les dire ? Le fait de présenter ses vœux est permis, et il n’y a aucune formule particulière à dire, mais tout ce que les gens ont pour habitude de dire est permis tant que l’on entre pas dans le péché.
10°/ Est -ce qu’il y a un ou deux prônes le jour de la fête ? La Sounnah veut qu’il n’y ait qu’un prône, mais s’il y en a deux, il n’y a aucun mal, car cela fut rapporté du Prophète–prières et bénédictions d’Allah sur lui-. Par contre, il ne faut surtout pas négliger, le cours spécifique réservé aux femmes, comme le faisait le Prophète–prières et bénédictions d’Allah sur lui-. Par contre si des haut-parleurs sont utilisés et que les femmes entendent, alors il faut qu’il consacre la fin du prône à exhorter la femme, et si les femmes n’entendent pas, l’imam doit aller les voir en étant accompagné d’un ou deux hommes et qu’il les exhorte comme il le peut.
11°/ Qu’en est-il si les gens ne sont au courant de la fête que l’après-MIDI ? Dans ce cas, ils mangent s’il s’agit de la fête (après le Ramadhan) et sortiront le lendemain pour aller accomplir la prière. Par contre s’il s’agit de la fête du sacrifice (‘yd al Ad-ha), ils sortent pour accomplir la prière le lendemain et n’égorgent le mouton qu’après la prière de la fête, car le sacrifice doit suivre la prière, et ce qui est connu dans le Madhab est qu’ils effectuent les sacrifices même si la prière a été manquée, mais le premier avis est plus tangible.
12°/ Que pensez-vous de la parole de certains juristes qui disent qu’il est conseille de manger le foie de la bête sacrifiée, et y a t-il un argument a cela ? Les savants ont dit : « Il est conseillé de manger de la bête sacrifiée et pour cela il y a une preuve dans le Coran et la Sounnah ». Allah a dit :
Traduction relative et approchée :
{ ...mangez-en et nourrissez-en le besogneux misérable } S22 V28 Et le Prophète–prières et bénédictions d’Allah sur lui- a ordonné à ce que l’on mange de la bête sacrifiée, et lui-même en mangea, donc nous avons ici une Sounnah verbale et gestuelle. Quant au fait que se soit du foi, les savants l’on choisi car c’est ce qu’il y a de plus facile et de plus rapide à cuire et non parce que ce serait une forme d’adoration à Allah.
13°/ Si la prière de la fête est effectuée à plusieurs endroits dans la même ville, qu’en est -il ? Si cela est nécessaire alors il n’y a pas de mal, tout comme pour la prière du vendredi. Allah a dit
Traduction relative et approchée :
{Et Il ne vous a imposé aucune gêne dans la religion} S22 V78 Et le fait de refuser que la prière soit effectuée à des endroits différents reviendrait à priver certaines personnes de la prière de la fête et du vendredi. La nécessité est considérée comme telle si par exemple la ville est tellement grande que venir d’une extrémité à l’autre serait difficile. Par contre s’il n’y a aucune nécessité il ne faut la faire que dans un seul et même lieu.
14°/ que pensez -vous de la parole de certains savants qui disent que celui qui est en état d’I’tikaf (c’est a dire en retraite pieuse, les derniers jours de ramadhan) doit se rendre à la prière de la fête avec les vêtements qu’il avait lors de son I’tikaf ? Je pense que cela est contraire à la Sounnah, car la Sounnah,
le jour de la fête est de s’embellir, que ce soit un homme qui ait fait l’I’tikaf ou non.
15°/ Que faire si l’on oublie les « takbirat (durant la salât) de la fête et que l’on a commencé à lire le Coran, doit on recommencer ? Si l’individu a oublié les « Takbirat » et qu’il a commencé à lire le Coran alors il ne lui incombe plus de les faire car c’est une Sounnah et le moment ou elle devait être faite est passé tout comme une personne qui aurait oublié de lire « Dou’a al Iistiftah » (invocation de l’ouverture à faire entre « Takbir al Ihram » et la lecture de la Fatiha), et qu’il a commencé à réciter le Coran alors elle ne lui incombe plus
16°/ Que fait l’individu s’il arrive au moment ou l’imam a commence a faire les « takbirat » ? Nous avons déjà répondu à cette question, s’il arrive alors que l’imam est en train de faire les « Takbirat .» Maintenant s’il arrive et que l’imam est en inclinaison, il fait « Takbiratoul Ihram » puis s’incline, et s’il arrive alors que l’imam a terminé alors il ne rattrape pas la prière.